Vous avez vécu le plus beau et le plus dur moment de votre vie, maintenant il est temps de réparer les dégâts !
Tout au long de la grossesse, votre périnée a dû supporter le poids de votre abdomen qui n’a cessé de grossir et peser sur ce hamac périnéal. Vous avez d’ailleurs peut être senti cette sensation de pesanteur au cours de la grossesse.
Vos abdominaux ont également été mis a rude épreuve en se laissant étirer pour donner de la place a votre bébé, créant parfois un diastasis (l’écart entre les grands droits également appelés tablettes de chocolats !) et souvent une faiblesse du transverse de l’abdomen.
Vos hormones ont également accentuées ce relâchement périnéal et abdominal dans le but de faciliter le passage du bébé.
Au cours de la délivrance, le passage du bébé à travers le petit bassin et les muscles du périnée ont étiré et relâché celui-ci d’autant plus.
Parfois même, vous avez eu une épisiotomie (l’obstétricien a du couper une partie des muscles de votre périnée afin de laisser passer la tète du bébé), ou une déchirure entrainant une cicatrise musculaire rendant les muscles touchés plus faibles.
Du fait de toutes ces épreuves, vous avez besoin de reprendre conscience de votre périnée ainsi que de votre transverse de l’abdomen. Une faiblesse de l’un des 2 pourra entrainer une incontinence urinaire (fuites à la toux, en riant, en marchant) ou anal (difficulté à retenir un gaz voir même des selles). Il arrive assez régulièrement d’avoir un léger prolapsus (descente de la vessie, de l’utérus ou du rectum) après l’accouchement du fait du poids pendant la grossesse et de la poussée de l’accouchement. Ceux-ci se récupèrent très rapidement après une rééducation mais peuvent facilement aboutir à un vrai prolapsus quand aucune rééducation n’est proposée.
N’hésitez pas à aller jeter un coup d’œil aux articles du blog, vous comprendrez mieux les différents problèmes possibles ainsi que l’anatomie de ce fameux périnée.
La rééducation pourra débuter environ 4 a 6 semaines après l’accouchement même si vous avez eu une épisiotomie (le kinésithérapeute pourra d’ailleurs vous montrer le massage afin de faciliter la cicatrisation de l’épisiotomie).
Il n’est jamais trop tard pour commencer la rééducation. Sachez tout de même que plus la prise en charge est rapide, meilleurs en seront les résultats.
Les séances de rééducation débuteront toujours par un bilan au cours duquel le kinésithérapeute vous posera de nombreuses questions afin de cibler les problèmes dont vous souffrez (douleurs, problèmes urinaires, dysfonction sexuelle, constipation ou difficulté à retenir les gaz,)
Ensuite, la kiné fera un bilan du bassin et de votre abdomen afin d’évaluer la remise en place de votre pelvis et le diastasis possible.
Par la suite, la kiné effectuera un toucher vaginal afin d’évaluer la tonicité de votre périnée, la statique de votre vessie, utérus et rectum.
En fonction de ce bilan, il sera possible de définir le type de rééducation nécessaire pouvant comprendre:
- Des techniques de mobilisation et d’étirement de votre bassin et des muscles s’y insérant
- Méthode de massage de la cicatrisation de la césarienne si il y en a une et conseils concernant cette cicatrise
- Une rééducation périnéale manuelle
- Apprentissage du relâchement périnéal et du massage de la cicatrise d’épisiotomie ou de déchirure si il y en a eu une
- Apprentissage des contractions de chacun des muscles du périnée
- Apprentissage du verrouillage périnéal
- Une rééducation périnéale avec une sonde (soit en électro stimulation soit en biofeedback vous permettant de rééduquer votre périnée en position fonctionnelle debout)
- Une rééducation anale manuelle ou avec une sonde
- Une rééducation abdominale selon la méthode Abdo MG (cf. article spécifique)
- Une rééducation abdominale Hypopressive (cf. article spécifique)